Partout où elles sont mises en œuvre, les zones à faibles émissions mobilité (ZFE‑m) sont sources d’inquiétudes et d’incompréhension.
Le Sénat a lancé une mission d’information afin d’y répondre. Il s’agit de formuler des propositions équilibrées, permettant l’indispensable conciliation entre l’amélioration de la qualité de l’air et l’acceptabilité sociale.
En effet, 38% des voitures pourraient, d’ici 2025, être interdites à la circulation dans les plus grosses agglomérations du fait de la mise en place des ZFE-m. Pourtant, 60% des Français ignorent encore ce qu’est une ZFE-m.
Le manque d’acceptabilité de la mesure en raison du défaut de pédagogie et de l’absence d’une alternative accessible aux véhicules thermiques, fait des ZFE des bombes sociales à retardement, risquant de creuser les inégalités entre les métropoles et leur périphérie.
Sur notre territoire du Bas-Rhin, nous pouvons mesurer les inquiétudes et difficultés que suscite la mise en place de la ZFE sur le territoire des 33 communes de l’Eurométropole de Strasbourg.
Le Sénateur des Alpes-Maritimes, Philippe Tabarot, rapporteur de la mission d’information, s’est rendu à Strasbourg le 25 mai dernier, afin de rencontrer les principales parties prenantes à la mise en œuvre du dispositif.
Pour mieux identifier les difficultés rencontrées par les élus locaux, les riverains et les professionnels, le Sénat a également souhaité recueillir le point de vue des principaux concernés, à travers une consultation en ligne. Cette consultation a atteint un succès inédit, avec 51 346 réponses complètes.
Le 14 juin dernier, le rapporteur de la mission d’information, a présenté 9 propositions pour desserrer l’étau social tout en gardant le cap de la santé publique.
La commission a adopté les propositions du rapporteur qui répondent à trois objectifs :
• accélérer le verdissement du parc de véhicules grâce à des moyens renforcés ciblant les publics les plus en difficulté ;
• développer les offres de transport alternatives à l’usage de la voiture ;
• assouplir le calendrier de mise en œuvre des restrictions de circulation, afin de mieux synchroniser ses échéances avec des mesures d’accompagnement plus individualisées des usagers.