Question de Mme Elsa Schalck (Bas-Rhin – Les Républicains) publiée le 26/11/2020
Mme Elsa Schalck attire l’attention de M. le ministre des solidarités et de la santé sur l’impact psychologique du confinement.
Le confinement a de lourdes conséquences sur le moral et la santé psychologique pour nombreux de nos concitoyens. L’isolement, l’angoisse de la maladie ou la crainte de la perte d’un proche, la peur de la précarité, de la perte d’un emploi, le manque de perspectives sont accentués par la quasi-absence de distractions, d’activités physiques, de temps de convivialité et de liens sociaux, essence même des relations humaines.
Le 17 novembre 2020, Santé publique France a indiqué que le nombre de Français souffrant de troubles dépressifs avait doublé entre fin septembre et début novembre. La hausse exceptionnelle de la consommation d’anxiolytiques et d’hypnotiques constatée par les professionnels est également un révélateur de la dégradation de la santé psychique des Français. Ces signes doivent nous alerter.
La situation des enfants, confrontés à un environnement particulièrement anxiogène et contraints de porter des masques dès l’âge de 6 ans, mérite également toute notre attention.
Alors que la première vague a révélé des difficultés d’anticipation, elle souhaite alerter le Gouvernement sur la nécessité de prendre en compte dès à présent les répercussions psychologiques des deux confinements et souhaite savoir les mesures que le Gouvernement envisage de mettre en place pour faire face à cette situation.
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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 28/01/2021
Face à la vulnérabilité des personnes souffrant de troubles psychiques ou de maladie mentale, et compte tenu des conséquences psychologiques et psychiatriques que la crise sanitaire actuelle peut générer, une organisation spécifique s’est mise en place dès le début de l’épidémie. La mobilisation immédiate du délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie a permis un dialogue suivi avec les agences régionales de santé en charge d’accompagner les différents services et établissements de psychiatrie. Une cellule de crise « Covid-19-Santé Mentale » avec les principaux représentants des professions, des usagers et des familles (fédérations hospitalières, conférences des Présidents des Commissions médicales d’établissements, usagers ) a également été créée, afin d’apporter les réponses institutionnelles nécessaires. La capacité de prise en charge de patients en ambulatoire a été renforcée afin de faire face aux conséquences prévisibles du contexte épidémique sur un public déjà fragile. Des modes proactifs de maintien du lien avec les patients ont été mis en place, via l’augmentation des capacités de téléconsultations et de consultations téléphoniques. Pour les situations cliniques qui le nécessitent des consultations en présentiels sont toujours assurées. Le ministère des solidarités et de la santé a diffusé des instructions aux agences régionales de santé pour notamment maintenir la mobilisation de l’ensemble du dispositif de soins psychiatriques, ambulatoires et hospitalier. Pour les particuliers, un dispositif national de soutien et de prise en charge médico-psychologique a été organisé avec la Croix-Rouge Écoute, Écoute Santé, SOS Amitié, SOS Crise et le réseau national de l’urgence médico-psychologique. Le numéro vert coronavirus 0 800 130 000 permet une orientation vers une prise en charge médico-psychologique et propose également un soutien aux familles ayant un enfant en situation de handicap. Outre la possibilité de consulter un psychiatre ou un psychologue par télémédecine, ces dispositifs publics permettent l’accès à un soutien gratuit, grâce à la mobilisation de professionnels bénévoles et à l’engagement du secteur associatif. Ce numéro est gratuit, ouvert 24h/24 et 7 jours sur 7. De nombreuses autres ressources et dispositifs d’aide à distance ont été mis en place et dont la liste complète peut être consultée sur : le site de Santé publique France et sur le site « Psycom ».
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